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                      Entre  1659 et 1660, les transactions qui sont poursuivies par Anne d’Autriche et  Mazarin pour conclure le Traité des Pyrénées qui scelle la paix avec l’Espagne,  aboutissent au mariage entre Louis XIV et l’infante Marie-Thérèse.  
  Durant  ces deux années d’Artagnan et ses mousquetaires escortent le Roi dans son  périple à travers la France et jusqu’à St Jean de Luz où le mariage est  célébré.                          
                         
                         
                        Le  retour à Paris et surtout l’entrée triomphale dans la Capitale est marquée par  l’escorte en grande pompe que forme la Compagnie des Mousquetaires autour du  Roi. Cependant une deuxième compagnie vient prendre place à côté de la  première. 
  La  compagnie de d’Artagnan a même laissé la préséance à cette compagnie récemment  donnée au Roi par Mazarin. Elle se trouve sous le commandement de Marsac et du  Marquis de Montgaillard, mais Mazarin n’a pas osé lui donner des chevaux de la  même couleur que celle de la première compagnie. C’est sa première apparition  officielle.
                         
                         
                        Les  chroniqueurs n’ont pas manqué de relater l’événement qui était grandiose.
                         
                         
                        « Sur  les croupes des chevaux (de la nouvelle compagnie) s’étalaient les longues  casaques bleues à galon d’argent, ornées aux manches et aux quatre coins du  chiffre du Roi en broderie.Ensuite chevauchaient les Anciens ou Grands  Mousquetaires, vêtus de neuf pour la circonstance. Ils étaient divisés en  quatre brigades, distinguées chacune par un panache de couleur  différente ; blanc, blanc-noir-jaune, blanc et bleu, blanc et vert. 
                          Les  grandes croix brodées sur les manches et au milieu du dos tranchaient sur  l’azur des casaques. En tête « le Sieur d’Artagnan, tout à fait bien  ajusté, et sur un cheval de prix », ressemblait, tant il était couvert de  dentelles, de rubans et de longues plumes, à un « autel de  confrérie ». 
                          Charles Samaran | 
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                      Le  Cardinal Mazarin meurt en 1661 et Louis XIV prend en main son destin de Roi. 
  Il  se soucie particulièrement des armées qu’il va réorganiser avec l’aide de Le  Thellier, puis de son fils, Louvois. 
« Il  (Louis XIV) réforma, pour diminuer  les dépenses, un grand nombre de troupes, mais, voulant en conserver les  officiers, il en mit une partie dans ses Compagnies de Gendarmes et de  Chevaux-Légers, et dans les Mousquetaires, et donna des pensions à tous les  autres. C’est ainsi qu’en se faisant la plus belle garde qu’eut aucun autre  souverain, il se réservait, en cas de besoin, un grand nombre de sujets en état  de former en peu de temps de bons soldats. Ce Prince était persuadé, avec  raison, que d’anciens officiers sont infiniment plus propres que de nouveaux à  discipliner promptement ses troupes. » 
                        La   France  jouissant alors d’une paix entière, la deuxième Compagnie des Mousquetaires  demeure à pied jusqu’en 1663.   A partir de cette date, Louis XIV consacre son attention  sur cette compagnie qu’il souhaite restructurer et perfectionner. La première  Compagnie lui sert davantage dans les affaires politiques. Cependant, l’une  comme l’autre sont extrêmement prestigieuses. 
« Outre  une incomparable Ecole de Cavalerie, les Compagnies des Mousquetaires ont la  réputation d’être une pépinière pour le corps des officiers : leurs plus  brillants sujets passent rapidement dans les meilleurs régiments avec le grade  de lieutenant. On cite les noms de jeunes chefs à peine âgés de vingt ans,  issus des Mousquetaires où ils ont passé leurs deux ou trois années  d’apprentissage, qui peuvent escompter une carrière fulgurante. » Arnaud  Jacomet 
 
                        En  1663 donc, Louis XIV qui vient de renouveler sa deuxième Compagnie, l’envoie en  Lorraine avec ses Grands Mousquetaires et il semblerait qu’elle n’est pas à la  hauteur des espérances du Roi. Aussi, Monsieur de Marsac, qui se croit  déshonoré, vend sa charge au frère de Colbert, le Comte de Maulévrier.  
                          Louis  XIV casse tous les officiers et disperse les hommes. 
                        Un an plus tard, il rétablit la Compagnie qu’il met sur un pied d’égalité avec  les Grands Mousquetaires, s’en fait Capitaine titulaire, souhaite abolir les  différences avec l’autre compagnie mais choisit tout de même un signe  distinctif entre elles.  | 
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                             Cette deuxième compagnie sera dotée de chevaux à la robe noire alors que  la première Compagnie a des chevaux à la robe grise. Dès lors ces compagnies  seront désignés du nom de la couleur des chevaux et on parlera des  « Mousquetaires gris » et des « Mousquetaires noirs ». 
L’abolition  des différences n‘est pourtant pas totale car les officiers de la première  compagnie ont la préséance « et reçoivent le privilège de commander à  grade égal ceux de la deuxième compagnie. » 
« L’installation  du Comte de Maulévrier dans son grade de capitaine-lieutenant se fait avec une  grande solennité. Les six cents Mousquetaires du Roi rangés en bataille dans la  cour du vieux Louvre attendent, immobiles, le Roi et ses courtisans. Les  mousquetaires noirs étrennent de nouvelles casaques pour la circonstance et  offrent un alignement impeccable. Chaque homme tient son mousquet appuyé sur la  cuisse droite. De l’autre main gantée de buffle, il retient son cheval  frémissant. Non sans peine d’ailleurs car les mèches des mousquets, fixées à la  têtière entre les deux oreilles, agacent les montures. Face aux compagnies sont  rangés vingt musiciens au port rigide, habillés de longs manteaux bleu azur. Il  y a là douze tambours et huit hautbois. C’est la première fois qu’ils vont jouer  sans fifres ni trompettes, comme le Roi l’a ordonné, la marche déjà célèbre des  Grands Mousquetaires. (…) L’air sévère, Louis XIV passe en revue les escadrons,  puis va se placer au centre de la cour. Sur son ordre, Maulévrier prend la tête  de la première compagnie et défile suivi de tous les Mousquetaires groupés en  une seule masse. Puis il commande seul les évolutions savantes des  brigades ? Les longues files de cavaliers s’entrecroisent et virevoltent  sans fin en un éblouissant carrousel. »   
Arnaud Jacomet. 
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                            La  réalité de la guerre ramena les pieds sur terre aux uns comme aux autres.  
                                 
« L’Evêque  de Munster, qui avait déclaré la guerre aux Hollandais, était entré dans leur  pays avec une armée de vingt mille hommes, et y faisait de grands progrès.  Cette République, occupée alors à se soutenir contre les Anglais, sollicita  Louis XIV de lui envoyer des secours. Ce Monarque fit partir six mille hommes  sous le Commandement de Monsieur de Pradel et y joignit un détachement de cent  vingt Mousquetaires de chaque Compagnie. Cette distinction était d’autant plus  flatteuse qu’en les employant ainsi dans toutes les occasions, le Roi les  désignait comme l’exemple du zèle, du courage et de l’émulation. Ce secours  obligea l’Evêque de Munster de faire la paix deux mois après avec les  Hollandais, et de leur restituer les places qu’il avait prises sur eux. » Le  Thueux 
 
L’épisode de Munster se trouva être fort bénéfique à l’entente des deux  compagnies qui furent forcées de se juger et de s’apprécier sur le terrain, sur  des critères plus sérieux que l’apparence. Il en résulta une vraie fraternité  et une cohésion entre les deux corps, bénéfique pour leur réputation mutuelle.  Les Mousquetaires devinrent « frères et compagnons d’armes »,  scellant ainsi leur appartenance à des compagnies solidaires et visant les  mêmes objectifs.  | 
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